Δ 50 NUANCES DE GREY Δ

‘‘ C'était peut-être une mauvaise chose pour l'humanité de laisser la femme apprendre à écrire.’’ Parce que je suis une femell...



‘‘ C'était peut-être une mauvaise chose pour l'humanité de laisser la femme apprendre à écrire.’’

Parce que je suis une femelle parmi tant d'autres en ce bas monde, que j'ai une imagination et un libre arbitre aussi présent que celui d'une huître malade, moi aussi je vais m'extasier devant tant de majestuosité ventesque qu'est l'oeuvre : 50 nuances de Grey écrite par E. L. James - et si on veut avoir la classe à l'américaine 50 shades of Grey -. Lolz.
Non plus sérieusement, si vous n'aviez pas compris où je voulais en venir vous n'avez qu'à vous rendre dans la cabine téléphonique - si cela existe encore - la plus proche, décrocher et écouter le splendide rire gras qui s'en dégagera. On pourra me prendre pour la personne la plus aigrie du monde, un parasite du bonheur d'autrui, mais tout de même là, je crois qu'on a atteint la limite du ridicule. Et c'est peu dire.

Bon pour commencer, on va situer l'affaire. On a trois livres et un film. D'ailleurs ce dernier aurait bien pu ne pas sortir, que ça aurait été la même chose pour nos misérables existences. Si on retire les trois quart des scènes intéressantes ça ne rime à rien. Bah oui, on ne va tout de même pas se voiler la face. Qui est réellement allé voir ce film pour l'intrigue amoureuse d'une profondeur extrême ? ( Et je vous assure que cette expression n'a rien de tendancieuse. Je ne suis pas comme ça... ).

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Voici le pitch de la fan-fiction.. euh l'oeuvre littéraire : Anastasia Steele accepte de remplacer sa colocataire malade, Katherine, pour interviewer l'homme d'affaires et milliardaire Christian Grey. Jeune PDG séduisant et mystérieux, ce dernier l'intimide. A sa grande surprise, Christian Grey vient la voir au magasin où elle travaille, prétextant des achats. Très attirée par lui, elle se verra rapidement devenir sa soumise. Pour cela un contrat va être rédigé pour permettre de définir les règles de ce jeu dangereux. Cependant, ce contrat devient souvent un sujet tabou et sera changé sans cesse.
À mesure que leur relation progresse, la jeune et innocente Ana est confrontée à un tout nouvel univers aux côtés du riche entrepreneur. Christian a cependant une face sombre : il est adepte du BDSM. La jeune femme doit alors décider si elle est prête ou non à entrer dans cet univers.


Avec pour source Wikipédia. Je ne vais pas chercher midi à quatorze heures. Je vous assure qu'en lisant ces trois pavés aux relents de sueur sexuelle, j'avais comme une nette impression d'avoir une sensation de déjà vu. Après quelques recherches rapides (Wikipoto à la rescousse), j'ai découvert qu'à la base c'était une fan-fiction basée sur l'univers de Twilight. A la lecture des quelques lignes je me suis sentie transpercée de multiples pouvoirs de divination, je vous assure. On vampirise nos pauvres femelles en chaleur... ah la la la dure réalité. (Non très sérieusement je ne fais aucunement exprès, et je décline toutes les charges si vous trouvez des doubles sens. ).

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Mais passons ceci. Comme dit un tout petit peu plus haut je me suis tapée l'intégralité des tomes et voici à sec, ce qui en ressort :
L'écriture est bâclée - ou alors c'est la traduction qui a foiré ? -, non vraiment j'ai trouvé ça fade. Quand on arrive dans une partie un peu intéressante, hottement parlant, et bien c'est une vague de déception froide qui s'abat sur vous. Les mots sont tellement mal choisis que ça en devient dérangeant. Je me suis sentie gênée à des moments, m'imaginant des animaux sauvages copulant, plutôt qu'une danse légère et érotique entre deux êtres humains (même si en toute logique on est des animaux, on reste tout de même "supérieurs"... Même si j'ai de plus en plus de doute après ça.). Si cette trilogie pornographique, euh pardon érotique, est passée, je me demande pourquoi les arlequins de l'époque de nos mamans n'avaient pas autant de succès. Parce que franchement, même dans cette gamme de romans y'a des textes mieux écrits.

Sinon ce livre m'a quand même fait ressentir de bonnes barres... de rire on s'entend. Entre les dialogues miello-déguelino-érotique, et les actions de l’héroïne aussi vivante qu'un fantôme, y'a de quoi éclater les tympans de son voisin de bus qui écoute du métal.

Je ne peux tout de même pas dire que je me suis ennuyée lors de la lecture. Les livres ont réussi à m'énerver et à me faire rire, ce qui est déjà pas mal (même si l'histoire c'est du r'avalage de vomi.). Il aurait été un ouvrage intéressant si il avait été mieux écrit (ou traduit. Si c'est la traduction a planté c'est que le gars avait vraiment pas la foi. Ce qui revient au fait que le livre est fade).

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Mais finissons, avec la critique rageuse de ces pages qui me servent maintenant d'éventail. Parlons plutôt de quelque chose d'un peu sérieux - non ça c'était pas sérieux. C'était de la grosse blague -.

Dans notre société actuelle, les fesses - appelons un chat, un chat - prennent de plus en plus de place. Dehors vous voyez des femmes en petite tenue pour une marque de parfum, un homme avec des tablettes de chocolat, tirant son caleçon pour une marque d'anti-rides... Dans vos magasins, ce qui est à l'affiche ce sont les dessous affriolants et les t-shirts scandant " je suis une salope. ". Pas que je veuille faire polémique, pas que je condamne ceci, pas que cela soit déplaisant à l'oeil, le corps humain, comme tous les autres corps à toujours été beau. Les plus grands savants comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, Lavoisier et j'en pense auraient pu vous le dire. Les courbes et les soupirs sont artistiques, érotiques, mais il faut apprendre à faire la différence entre érotique et pornographique, et de plus en plus ces deux termes se confondent. Pourtant les définitions sont différentes.

Érotique : L'érotisme désigne l'ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel, et les diverses représentations, en particulier culturelles et artistiques, qui expriment ou suscitent cette affection des sens.

Pornographique : La pornographie est une « représentation complaisante de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique ». Aux XVIIIe et XIXe siècles, la pornographie désignait plus spécifiquement les études concernant la prostitution.

L'érotisme suggère, la pornographie balance à sec des images, des textes, des souffles torrides qui font monter la température à une vitesse vertigineuse, pour au final redescendre aussi vite que c'est monté, laissant le sujet vide, voulant de nouveau sa drogue, solution de facilité.

L'idée du livre est avant tout un fantasme que certaines femmes/hommes ont. Un fantasme est une pensée secrète, un rêve un peu malin qu'une personne imagine de toutes pièces et qu'il sait, pour la plupart, déviant de la normalité. Si l'on utilise le mot "fantasme" ce n'est pas pour rien, et de mon point de vue personnel un fantasme doit rester dans le domaine du rêve. Ne pensez pas que je suis puriste. Loin de moi cette idée, mais si l'on veut encore un semblant de folie douce et d'imagination, je pense qu'il ne faut pas tout montrer en image.

Fantasme : Représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients, spécialement en psychanalyse, scénario de l'accomplissement du désir inconscient.

Pour revenir au livre, celui-ci n'est pas mauvais en soit dans le sens où ce sont des mots qui cachent des images. Et je dis bien cachent, car tout le monde n'a pas la même imagination et ne voit pas les choses décrites de la même façon. Chacun se fait sa propre idée, alors qu'avec un film tout est dévoilé. On impose une image.

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Ceci est un coup de gueule au sujet de tous ces gens qui se jettent sur ces images faciles, par frustration ou manque de temps. Un coup gueule parce que je ne comprend pas que ce livre puisse être le nouveau bestseller... un nouveau chef-d’œuvre littéraire ?

Il n'y a rien de mal aller voir, à lire, à aimer ce genre de chose. Mais le rendre normal et le mettre en image me semble une chose bien dommage. Cela veut dire que l'on ne peut plus rêver, qu'on ne peut plus transgresser les règles, cela en banalise les fantasmes, les rendant bien trop accessibles... les rendant de plus en plus fades.

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